Comment va la nuit ? de Christian Carayon

Un grand merci à Babélio et aux éditions Hervé Chopin pour ce magnifique envoi. Je suis une grande fan de l’auteur et ce roman me conforte dans cette idée!!!!

Petit résumé:

Anthony Malo est en train de mourir. Seul. Il laisse comme un appel, une couverture qui lui a été offerte il y a très longtemps par une femme qu’il a aimée.
De l’épilogue au prologue, en passant par les livres 3, 2 et 1, le lecteur va remonter le fil de l’histoire et comprendre pourquoi cet homme a décidé de finir sa vie ainsi. Pourquoi son corps et son âme sont marqués de tant de cicatrices, pourquoi il a choisi de vivre comme un ermite au milieu des montagnes hostiles, pourquoi il a déposé ce vieux cadeau du premier amour de sa vie sur le pas de sa porte, avant de s’écrouler dans la neige…

Il lui faut apprendre à vivre sans. Vivre n’est pas le mot juste. Car une vie sans âme n’est plus une vie, c’est un désert. Elle doit être appelée autrement. Ce qui reste, par exemple.

Mon avis sur l’ouvrage:

Nous avons tous déjà croisé dans notre vie, dans notre quotidien des personnes qui nous font nous dire: comme cette personne est seule… c’est triste de mourir seul sans personne… pourquoi cette personne est-elle si triste/aigrie/méchante… mais est ce que nous prenons le temps de comprendre, de l’aider, de nous asseoir avec elle et de lui dire pendant quelques minutes tu ne seras plus seule… Non, nous ne le faisons pas, nous n’avons pas le temps. Le temps c’est ce que n’a plus Anthony quand nous le rencontrons. Il est seul, il se meurt.

Christian Carayon a fait, à travers ce roman, ce que nous ne faisons pas dans la vraie vie, essayer de comprendre, comprendre à quel moment tout a basculé. De l’agonie d’Anthony, nous remontons petit à petit dans son existence: sa vie au chalet, sa vie d’avant, son enfance. Que s’est-il passé pour qu’il soit si isolé, si prisonnier de ses souvenirs, si plein de cicatrices….

A travers des mots simples, avec une écriture sans excès, poétique, pleine de force, on découvre petit à petit comment on bascule. Je peux vous dire que, comme d’habitude, je me suis prendre par cette écriture vraie, j’ai pleuré dans la salle d’attente de l’ophtalmo avec ma fille à côté qui me disait mais pourquoi tu pleures? et moi qui lui répondait c’est si beau, si triste, si vrai.

A chaque page, à chaque étape de sa vie, j’ai eu envie d’être avec Anthony, de l’aider, de lui rendre sa joie, de lui dire qu’il avait le droit d’être heureux. Disséminée tout au long de sa vie, la douleur sera la plus forte.

Un roman fort comme seul Christian Carayon sait les écrire….

Le temps passe, en justice comme ailleurs. Parfois, trop rarement, il arrive qu’il passe bien. Il arrive qu’il passe mieux. Dans quelques jours, une autre cours d’assises nous le montrera. Elle nous montrera qu’en France, on ne peut plus être frappé, violé, tué, sous le seul prétexte de ne pas être comme il faut.

Publié aux éditions Hervé Chopin

Lu du 8 au 12 avril 2023

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