Les mortes eaux de Andrew Michael Hurley

Je vous ai parlé l’an dernier de cet auteur avec un de mes coups de cœur 2020, Le jour du Diable. Si Les mortes eaux ne l’est pas, il n’en demeure pas moins un roman noir que j’ai vraiment apprécié.

Petit résumé:

Angleterre, années soixante-dix. Comme tous les ans au moment des vacances de Pâques, la famille Smith part en pèlerinage avec quelques membres de sa paroisse. Ils se rendent dans une vieille bâtisse sinistre en bord de mer, sous la houlette d’un prêtre, le père Wilfred. Les Smith, des gens très pieux, espèrent en venant là obtenir la guérison de leur aîné, Andrew, déficient mental. Andrew, lui, part explorer les environs du sanctuaire avec son jeune frère. Au cours de leurs escapades, ils font la connaissance des villageois, qui ne cachent pas leur hostilité à l’égard des pèlerins et semblent se livrer à d’obscures activités nocturnes, sortes de rites païens censés guérir les malades. Andrew Michael Hurley dresse une galerie de portraits tous aussi étranges et effrayants les uns que les autres, mélangeant de sinistres autochtones et des pèlerins aussi perturbés que perturbants, et signe ici un roman obsédant et ambigu.

Mon avis sur l’ouvrage:

Voilà un roman noir qui ne plaira pas à tout le monde, il est sombre, lent, je pourrais presque dire qu’il ne s’y passe rien. Quelle est la force de ce livre alors me direz vous? C’est l’atmosphère créée par l’auteur, les constats qu’il nous livre à travers chaque personnage, chaque critique qui peut en ressortir.

Critique de la religion ou plutôt d’une sorte de fanatisme religieux, ici, un groupe de catholique en plein pèlerinage de Pâques dans un lieu saint (je ne vous dis pas tout). Le personnage de momon est l’exemple type: une mère si pieuse qu’elle s’y accroche comme à une bouée pour ne pas sombrer, une mère qui espère guérir la simplicité de son fils grâce à la dévotion, qui est prête à tout écraser sur son passage: prêtre, mari, son autre fils.

Culte du mensonge: il est préférable de croire que de savoir. Telle pourrait être la morale finale de ce roman après la discussion du Père Bernard et de Tonto.

Critique des superstitions: elles sont une part importante du livre, jusqu’où peut on aller pour croire, que doit on croire? où est la vérité? Sorcières? miracle? Collier et Parkinson? J’aurais tellement aimé en savoir d’avantages mais faut-il vraiment connaitre la fin du mystère…

Vous l’avez compris, c’est un roman plein de non-dit, de désespoir ou d’espoir, de vérités de la terre, de dons et de pertes. il est dur, parfois tendre, il nous montre peut être par certains aspects, l’Amour sous différentes formes.

Publié chez J’ai lu

Lu du 22 au 29 juillet 2021

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