Northanger Abbey de Jane Austen

J’aime beaucoup Jane Austen. En fait, je suis une très grande fan d’Orgueil et préjugés, que ce soit en livre, en film… j’adore. Résultat, j’ai voulu découvrir les autres ouvrages de l’auteure donc j’en ai dans ma PAL dont celui-ci. Si la plume reste magnifique, le contenu m’a laissé un goût de longueur dans la bouche et si l’idée de base je l’adore, je n’ai pas vraiment été conquise par son développement…

Paraitre presque jolie, pour une fille qui a paru assez vilaine pendant ses quinze années premières, est plus délicieux que tout éloge que puisse jamais recevoir une fille jolie dès le berceau.

Petit résumé:

Jane Austen jugeait désuet l’engouement de son héroïne Catherine Morland pour les terrifiants chateaux moyenâgeux de Mrs radcliff et les abbayes en ruines du préromantisme anglais.
Parodie du roman gothique, satyre pleine de saveur de la société anglaise qui prenait ses eaux à Bath, Northanger abbey est aussi le roman très austenien du mariage et très moderne du double jeu.

[…] car, s’il est vrai, comme l’a prétendu un écrivain célèbre, qu’une jeune fille ne puisse décemment tomber amoureuse avant que le gentleman se soit déclaré, il doit être fort inconvenant qu’elle rêve du gentleman avant que l’on sache qu’il est rêvé d’elle.

Mon avis sur l’ouvrage:

Satyre, ironie, humour, personne n’est épargné et Jane Austen nous livre une vision désenchantée du monde dans lequel elle vit. Je ne sais pas trop comment le voir, j’hésite entre deux possibilités:

  • 1er cas: sous l’ironie, point de méchanceté. Tous les défauts et petites manies sont accentués mais dans un but taquin.
  • 2ème cas: l’auteure, désabusée, nous montre la société dans laquelle elle vit en pointant du doigts tout ce qui la rend ridicule et au-delà de l’ironie, pointe le ressentiment.

Je penche, à vrai dire, pour la deuxième option.

Tous les personnages de ce roman sont caricaturaux et si j’admire la démarche de l’auteure car pleine de modernité et de courage, ça m’a franchement dérangée:

  • Catherine Morland, (notre héroïne et mentionnée souvent comme telle par Jane Austen qui, plus qu’avoir écrit une histoire, nous la raconte) est assez sotte, ignorante et insipide.
  • Isabelle est fausse et manipulatrice, sans aucun intérêt
  • Mme Allen est typiquement la femme sans jugeote et sans personnalité qui suit les autres et ne se préoccupe que de paraitre.
  • M. Tilney (père) est intéressé seulement par l’argent et le rang.
  • M.Thorpe est un jeune homme sot, menteur, avec des manières abominables et imbu de lui-même.

Il y a bien sûr d’autres personnages mais je m’arrête là. Ceux là représente vraiment le côté caricature du roman.

L’histoire, créée à partir de tels personnages est du coup, comment dire… assez étrange. Mais surtout, ce qui était cocasse au début traine tellement en longueur que je suis arrivée à saturation avant d’arriver à Northanger. Oui, toute la première partie se passe à Bath, où plutôt à la Pump room donc plus de la moitié du livre à entendre parler de bal et de danse… dur dur!

C’est une romance, donc on sait comment ça va se terminer mais avec nos deux héros si fades et sans personnalité, ça a duré une éternité et j’ai eu du mal à finir sans dormir.

Si l’écriture reste superbe, cette satyre m’a finalement ennuyée car le côté acerbe des réplique que donnent Jane Austen à ses personnages est absent, bien sûr, dans la volonté d’accentuer le côté fade de Catherine mais du coup, il ne se passe rien d’intéressant.

Une femme est belle pour sa seule satisfaction. nul homme ne l’en admirera plus, nulle femme ne l’en aimera mieux.

Publié chez Archipoche

Lu du 4 au 7 mars 2020

5 commentaires

Laisser un commentaire