Dans la forêt de Jean Hegland

J’ai vu passé ce livre sans forcément m’y arrêter, seulement voilà, ce week-end, je suis partie en région parisienne au volant de ma petite voiture, seule, 9h à l’aller, 7h au retour, vive les embouteillage et plutôt que d’écouter la radio ou un CD en boucle, j’ai tenté le livre audio. Je savais que ce format avait tout pour me plaire. Pourquoi? Tout simplement parce que je garde un bon souvenir d’enfance: des histoire racontées à la radio qu’écoutaient mes grands-parents. Je me souviens de cette voix, de ces émotions ressenties et surtout à quel point j’étais captivée. Alors, allons y, écoutez ce que j’ai à vous dire sur ce livre.

Petit résumé:

Rien n’est plus comme avant : le monde tel qu’on le connaît semble avoir vacillé, plus d’électricité ni d’essence, les trains et les avions ne circulent plus. Des rumeurs courent, les gens fuient. Nell et Eva, dix-sept et dix-huit ans, vivent depuis toujours dans leur maison familiale, au cœur de la forêt. Quand la civilisation s’effondre et que leurs parents disparaissent, elles demeurent seules, bien décidées à survivre. Il leur reste, toujours vivantes, leurs passions de la danse et de la lecture, mais face à l’inconnu, il va falloir apprendre à grandir autrement, à se battre et à faire confiance à la forêt qui les entoure, emplie d’inépuisables richesses.

Mon avis sur l’ouvrage:

La couverture est superbe mais la thématique et le résumé ne me tentaient pas. Heureusement que par moment, comme Nell et Eva, j’écoute mon instinct. Et là, il me disait vas y, fonce, ce livre il est pour toi, pour ce voyage. Mon instinct avait raison. Dans la forêt, c’est bien plus que l’histoire de Nell et Eva, c’est une ode à la femme, à sa résilience, sa force, son courage, son abnégation face à tout, ce livre c’est l’hymne de la destruction d’un monde qu’on connait bien, le nôtre.

D’emblée, j’ai été saisi, par le tout. L’histoire, l’écriture, la voix. C’est une osmose parfaite, je n’étais plus sur l’autoroute, j’étais dans la maison de Nell et Eva, au milieu de la forêt, dans la souche du séquoia géant.

La force de ce livre, qu’on l’écoute ou qu’on le lise je pense, c’est l’évolution de ces femmes plus la destruction de leur monde devient irréversible, certaines scènes, que je ne vous dévoilerai pas, en témoigne de façon si forte, qu’on a l’impression de le vivre, de voir l’univers se fracturer. C’est si réaliste et si actuel finalement, qu’on ne peut s’empêcher de se demander « Et si…? »

La force de ce livre vient de cette montée en puissance comme je vous le disais, le début est si plein de colère et d’espoir, on ressasse et on espère encore le passé, on doute et on se raccroche à nos souvenirs, incapable de penser à un lendemain différent d’hier. On pense à des répétitions même par moment, mais peu à peu, on comprend, on saisit, ces deux enfants qui deviennent des femmes, des vierges, qui se tournent vers un nouvel avenir, renonçant définitivement au monde qui était le leur, c’est leur renaissance dans la destruction de leur passé, c’est leur vie dans la forêt. C’est le symbole de l’union possible entre l’homme et la nature, c’est (re)découvrir qu’on peut tout (ré)apprendre pour construire une vie meilleure, respectueuse. Ce livre est un enchevêtrement de symbole, de lien, de force qu’il faut découvrir par soi-même.

Ce livre résonne encore en moi et il y vivra longtemps encore, tant il est beau et triste, j’ai pleuré de nombreuses fois devant la poésie, devant l’urgence des mots, devant leur calme.

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